Au-delà de la diversité des espèces végétales et animales, nécessaire au bon fonctionnement des écosystèmes, les insectes pollinisateurs rendent à l’humanité un service inestimable : ils nous permettent de nous nourrir.
Plus de 70 % des plantes cultivées, dont presque tous les fruitiers, légumes, oléagineux et protéagineux, épices, café et cacao nécessitent une pollinisation animale. Cela représente 35 % du tonnage de ce que nous mangeons. En butinant les fleurs, les abeilles pollinisent les plantes et permettent ainsi de produire fruits, légumes et graines qui font partie de l’alimentation quotidienne.
Mais depuis plusieurs années, les scientifiques constatent une diminution des populations de pollinisateurs dans le monde. Notamment, les taux de mortalités observés sur les colonies d’abeilles se sont fortement accrus depuis une vingtaine d’années : le taux de mortalité hivernale dépasse fréquemment les 30% au lieu des 5% considérés comme normaux par les apiculteurs.
Suite à l’intensification de l’agriculture et l’urbanisation, deux facteurs principaux ont provoqué un déclin de ces insectes :
• Une exposition accrue à des produits chimiques de plus en plus toxiques. Les pesticides, notamment les neurotoxiques tels que les néonicotinoïdes, désorientent les abeilles, modifient leur comportement et fragilisent leurs systèmes immunitaires ;
• La monoculture et ses conséquences pour la disparition et la fragmentation des habitats des pollinisateurs (notamment du fait de l’aménagement de parcelles cultivables de grande taille et l’utilisation massive d’herbicides) ont engendré la perte de certaines espèces végétales et donc des ressources alimentaires des pollinisateurs.